Odile MAURIN

Odile Maurin de profil au 1er plan (sans masque car la pièce était ien ventilée) dans son fauteuil et en arrière plan la salle du conseil municipal et l'écran qui projete les intervenants (ici François Chollet en charge de la qualité de l'air)
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Par Odile MAURIN

CONSEIL MUNICIPAL DE TOULOUSE – 20 septembre 2024 – MES INTERVENTIONS

C’était la première fois que je siégeais comme élue indépendante de tout groupe politique après mon départ du groupe AMC, situation pour laquelle vous trouverez ci-dessous en lien du liminaire mon communiqué.

La règle que j’avais accepté en siégeant avec le groupe Archipel Citoyen puis avec le groupe AMC (quand Archipel nous a viré), c’était de ne pas dépasser 5 interventions par conseil pour chaque membre du groupe. C’était extrêmement frustrant pour moi qui ait l’habitude d’étudier beaucoup plus de délibérations, dont un certain nombre auraient, de mon point de vue, justifié d’un débat en conseil municipal. Mais c’est le jeu du collectif d’accepter des compromis.

Maintenant que je siège de manière indépendante, en représentation du mouvement politique PEPS (Pour une Ecologie Populaire et Sociale), https://confpeps.org/category/le-reseau-peps/groupes-locaux-2/peps-toulouse/ j’ai choisi de m’exprimer plus librement, de ne pas limiter mon expression et d’utiliser un ton qui me correspond mieux.

Tout ceci pour dire que je suis intervenue à 17 reprises, entre un liminaire que le maire prétend limiter à 1 minute, en bafouant la jurisprudence qui permet 6 minutes, comme s’il était possible de développer un propos politique construit et argumenté dans ces conditions. Illustration du grand écart entre l’affichage démocratique et la réalité autoritaire du maire de Toulouse.

A chacune de mes interventions, je ne sais jamais si je vais avoir le droit de parler sans être interrompue, et sans subir de coupure du micro. C’est la loterie. Pour ce conseil municipal, ça n’a pas été le pire mais j’ai malgré tout eu droit à un fond sonore quasi-permanent et grandissant au fur et à mesure de la journée, ce qui peut être perturbant pour des personnes valides et qui, chez une personne autiste comme moi, est particulièrement déstabilisant et usant.

Ce 20 septembre, j’ai parlé validisme et accessibilité du Capitole et des conseils, de l’opacité des décisions du maire et des obstacles au contrôle par l’opposition, du manque d’infrastructures et d’arbres aux Trois Cocus, de terrains bradés à Empalot avec des arbres sacrifiés, des mensonges et contradictions sur le Plan Local d’Urbanisme, de la manière dont la ville sait se substituer à l’Etat quand il s’agit de police (mais pas quand il s’agit de nos écoles), de l’illégalité, de l’hypocrisie et de l’autoritarisme sur le temps de parole de l’opposition en conseil municipal, de Sauzelong avec moins de logements sociaux et la privatisation des espaces verts, de la sulfateuse à PV, le LAPI, avec laquelle le chef de la police s’enfonce dans le mensonge et la dissimulation, de la manière dont la ville de Toulouse soutient la ségrégation d’enfants handicapés, du maintien de l’accès PMR aux rues scolaires, de la manière dont Moudenc a retardé volontairement la protection des populations contre les inondations, de la manière dont il embauche des collaborateurs politiques sur le budget de fonctionnement, du risque d’arbitraire pour la réservation des salles municipales et de la manière dont la droite confond arbres anciens qui rafraichissent et jeunes arbres qui crèvent.

Enfin, j’ai dénoncé le vœu municipal qui montre comment la droite extrême toulousaine sombre dans le racisme et l’antitsignanisme. Puis, alors que l’adjoint en charge des élections est revenu en questions diverses sur les listes électorales, j’ai tenté de rappeler mais j’ai été très vite censurée que la droite toulousaine s’est organisée pour empêcher que l’opposition contrôle la légalité des listes électorales toulousaines. Il est vrai que, quand on a pas un soutien populaire massif, il peut être tentant de manipuler les listes électorales pour tenter de gagner.

En ce qui me concerne, je continuerais, malgré des conditions d’exercice de mon mandat (https://odilemaurin.fr/politique/mon-burn-out-autistique-en-tant-quelue-handicapee-suites-et-reactions/ ) de plus en plus insupportables, à porter la contradiction de manière étayée et argumentée à la droite toulousaine.

Sommaire des délibérations, questions et vœux sur lesquels je suis intervenue :

Toulouse validiste : incapable même de rendre accessible le Capitole et les conseils

Opacité des décisions du maire et refus du contrôle démocratique de l’opposition

Trois Cocus : un manque d’infrastructures et d’espaces verts et des arbres pas si malades que ça

Empalot : grande braderie : terrain à 520 000€ vendu 24 000€ et arbres sacrifiés

Plan Local d’Urbanisme : mensonges et contradictions entre attractivité et sobriété

Quand il s’agit de police, la ville sait se substituer à l’Etat. Et pour le reste, circulez.

Temps de parole de l’opposition au conseil municipal : illégalité, hypocrisie et autoritarisme

Sauzelong : densification mais diminution de logements sociaux et privatisation des espaces verts

LAPI, sulfateuse à PV: quand le chef de la police M. Esnault s’enfonce dans le mensonge et la dissimulation

Toulouse soutient la ségrégation d’enfants handicapés et continue à dialoguer avec les gestionnaires de lieux d’enfermement

Pour les rues scolaires sous réserve de maintenir l’accessibilité PMR

GEMAPI : Moudenc retarde volontairement la protection des populations contre les inondations

Quand Moudenc embauche des collaborateurs politiques sur le budget du fonctionnement des services

Risque d’arbitraire pour la réservation de salles de la mairie de Toulouse

Quand la droite continue à confondre arbres anciens qui rafraichissent et jeunes arbres qui crèvent

Comment la droite extrême toulousaine sombre dans le racisme et l’antitsiganisme

Scandale autour du contrôle des listes électorales à Toulouse : l’opposition empêchée de contrôler

Vous pouvez retrouver ci-dessous mes interventions, avec indication des délibérations concernées, et copie de ces délibérations, puis les vidéos de mes prises de parole et des réponses :

Lien vers la séance en différé du conseil avec le sous-titrage :

https://richpublisher.endirectv.com/responsive.php?OPE_ID=3858&FEN_ID=14277&NOREDIRECTION

La mairie et la métropole ont décidé de ne plus diffuser de traduction LSF. Je m’y suis opposée mais visiblement, selon le maire, les sourds ne sont pas des citoyens comme les autres ayant droit de suivre la vie politique et municipale…


Toulouse validiste : incapable même de rendre accessible le Capitole et les conseils

Liminaire

Après mon départ d’AMC (plus d’informations ici : https://odilemaurin.fr/politique/pourquoi-je-cree-peps-31-et-quitte-amc/ ), je siège comme non inscrite au conseil municipal et ne dispose que d’une minute pour m’exprimer en propos liminaire.

N’ayant eu connaissance de ce liminaire à temps très réduit que le jour-même, j’ai décidé d’intervenir sur le validisme de Jean-Luc Moudenc et son équipe qui se félicitent souvent de « l’accessibilité de la ville ».

J’ai tout d’abord rappelé un point que je porte depuis le début du mandat : la mairie doit cesser de considérer des associations gestionnaires d’établissements ou de services pour les personnes handicapées comme les représentants des personnes handicapées. Seules doivent être interrogées en ce sens les associations dirigées et composées majoritairement par des personnes handicapées et sans conflit d’intérêt.

Quant à l’accessibilité, il n’y a qu’à faire le constat de ce qui est concrètement fait pour voir que la réalité ne colle pas à ce que Jean-Luc Moudenc prétend. J’ai pris l’exemple du Capitole, puisque nous y étions ! Pour faire quelques économies sans doute, la mairie a arrêté la traduction en LSF en différé du conseil municipal (même chose pour le conseil métropolitain). Les associations de personnes sourdes ont contacté la mairie et sont sans réponse… Rappel : Toulouse est la ville française avec la plus grande communauté sourde.

Autre exemple, à l’entrée du Capitole, j’ai fait face à un portique de sécurité inatteignable et trop étroit :

Bref, rien dont on puisse se féliciter.

Texte de mon intervention :


Opacité des décisions du maire et refus du contrôle démocratique de l’opposition

Décisions du maire

Entre chaque conseil municipal, le maire prend un certain nombre de décisions unilatérales dont il doit rendre compte lors du conseil municipal.

A Toulouse, le conseil municipal mené par sa majorité lui a délégué de nombreuses compétences. Nous dénonçons l’opacité du compte rendu de ces décisions qui ne permet pas d’en mesurer le bien-fondé et, y compris en conseil, nous n’obtenons pas les réponses que nous sommes pourtant en droit d’exiger.

En effet, mes collègues de l’opposition et moi avions de nombreuses questions, questions dont les réponses devraient être contenues dans la délibération de façon à exposer clairement les tenants et les aboutissants des décisions prises par le maire.

Elles portaient sur l’attribution de kiosques, de stands au marché Victor Hugo, sur des changements des grilles tarifaires, sur des affaires en justice contre le syndicat FO…

Le débat s’est fini sur « nous ne pouvons pas avoir tous les éléments de réponse, envoyez un email ».
L’instance où doit pourtant se dérouler ce contrôle est le conseil municipal, instance publique qui plus est (contrairement à des échanges par mail). A la mairie de s’organiser pour pouvoir rendre compte des décisions et apporter de vraies réponses (et non des « il y a des règles, des critères, c’est la mise en concurrence » flous).

La délibération :

Texte de mon intervention :


Trois Cocus : un manque d’infrastructures et d’espaces verts et des arbres pas si malades que ça

3.1 Présentation du rapport Développement Durable 2024 de la Mairie de Toulouse (Climat et Transition Ecologique 24-0448)

Alors que le quartier Trois Cocus a été évoqué dans les discussions autour du rapport Développement Durable, j’ai improvisé une intervention pour rappeler que nous avons attendu un an pour obtenir des informations sur les 60 arbres prévus à l’abattage. Ce refus de fait de l’équipe Moudenc de fournir toutes les informations justifiant leurs décisions est un problème récurrent.

Ceci malgré une décision de la CADA, Commission d’accès aux documents administratifs, et de nombreux échanges, avec des envois tardifs de documents, y compris illisibles, pour enfin obtenir une réunion mi-septembre.

Et évidemment nous avons découvert que les arbres sont loin d’être tous malades, contrairement à ce qu’on nous a raconté initialement pour justifier les abattages. Et maintenant les arguments avancés sont que les arbres se seraient mal développés, qu’il vaut mieux les remplacer. J’insiste sur la responsabilité de la mairie dans ce phénomène.

Ainsi, les habitants du quartier Trois Cocus étaient venus devant le Capitole le matin du conseil pour interpeller les élus sur la question des arbres mais également sur le déficit d’infrastructures nécessaires et d’espaces verts prévus au regard de la dentification envisagée. Le projet n’assure pas aujourd’hui la qualité de vie du futur quartier.

La délibération :

Texte de mon intervention :


Empalot : grande braderie : terrain à 520 000€ vendu 24 000€ et arbres sacrifiés

4.11 ZAC Empalot Garonne – Avenue Jean Moulin – Lot JM 11 – Déclassement du domaine public et cession d’emprises foncières à Oppidea       (Territoire Centre – Aménagement et Développement urbain    24-0475)

Je dénonce la braderie organisée par la ville avec la vente d’un terrain pour 24 000€ alors qu’il est estimé à 520 000€ et qu’il s’agit d’un espace vert comportant un alignement d’arbres qui seront abattus.

Alors que je demande de revoir le projet et d’obtenir de Toulouse Métropole Habitat qu’il décale le bâtiment et conserve ces arbres, Sacha Briand, adjoint aux finances, conteste mon propos au motif qu’il n’y a eu aucune opposition lors de l’enquête publique. Je rappelle que l’enquête publique s’est tenue au beau milieu des vacances d’été avec une publicité minimale assurée par une poignée d’affiches bien peu lisibles dans la rue.

Son autre argument : « la vie, c’est les changements aussi »…

Tout ça pour pouvoir couper des arbres en paix et ne jamais répondre sur l’écart entre l’estimation et le prix de vente !

La délibération :

Texte de mon intervention :


Plan Local d’Urbanisme : mensonges et contradictions entre attractivité et sobriété

9.1 Elaboration du Plan Local d’Urbanisme intercommunal tenant lieu de Programme Local de l’Habitat (PLUi-H) de Toulouse Métropole : avis sur le projet de PLUi-H arrêté en Conseil de la Métropole

J’ai voté contre ce PLUi-H car il n’est pas à la hauteur des enjeux. Globalement, il est construit avec le même logiciel de pensée néolibéral que le précédent, avec un zeste de greenwashing qui ne masque pas la contradiction qu’il y a à promouvoir une métropole attractive et, en même temps, à prétendre construire un document programmatique basé sur la sobriété.

Ce document est destiné à fixer la politique d’urbanisme, de construction et d’aménagement du territoire de la métropole pour les 10 prochaines années, et quelques soient les efforts des services, il est vicié par ce « en même temps » très macronien. Il est aussi basé sur un mensonge en termes d’hypothèses de population à accueillir et il continue à ouvrir un boulevard aux bétonneurs et à une métropole qui va devenir insupportable et irrespirable pour les plus fragiles mais aussi pour les classes laborieuses.

Jean-Luc Moudenc continue à se prendre pour le capitaine du Titanic dans un navire où les canots de sauvetage sont réservés aux plus riches.

La délibération :

Texte de mon intervention :


Quand il s’agit de police, la ville sait se substituer à l’État. Et pour le reste, circulez.

9.4 Acquisition à la SAS NEXIMMO 108 du lot volume 6 dépendant de l’ensemble immobilier situé 9 rue Roger Camboulives cadastré à Toulouse-Mirail (842), section BR n° 70, 74 et 76 (Habitat et opérations foncières 24-0487)

Dans cette délibération, je m’interroge sur le choix de Jean-Luc Moudenc de mobiliser 2 300 000€ pour construire les futurs locaux de la police nationale à Toulouse alors que cela relève des compétences de l’état et non de la ville. Sachant que Jean-Luc Moudenc ne manque pas de dire régulièrement qu’il ne peut pas se substituer à l’Etat. Au lieu de rénover nos écoles de quartier, nos piscines publiques à l’abandon ou de rendre accessibles le bâti et l’espace public, il choisit de faire la course à l’échalote avec le parti fasciste de Marine Le Pen.

Emilion Esnault nous explique qu’à la fin l’État remboursera la mairie. D’une part, on connaît les habitudes de mauvais payeur de l’État, illustrées par les loyers des gendarmeries qu’il ne paye même plus aux communes, et l’immobilisation pendant plusieurs années de plus de 2 millions d’euros n’est absolument pas neutre pour les finances publiques. Cela veut dire qu’il faudra attendre plusieurs années pour utiliser cet argent ailleurs.

La délibération :

Texte de mon intervention :


Temps de parole de l’opposition au conseil municipal : illégalité, hypocrisie et autoritarisme

Le président du groupe Toulouse Ecologiste, Solidaire et Citoyenne a interpellé la majorité qui, à deux reprises, n’a pas donné la parole à Philippe Perrin. L’annonce qu’il devenait membre du groupe TESC, après avoir été élue dans la majorité puis être devenu indépendant, avait été faite en début de conseil. Il a tenté d’intervenir sur deux débats stratégiques et n’a eu la parole qu’une minute avant la fin pour l’un et pas du tout pour l’autre.

Un débat s’est engagé sur la « Conférence des Présidents », créée par le règlement intérieur illégal de Jean-Luc Moudenc et où sont censés être déterminés des temps de parole supplémentaires pour des délibérations considérées comme stratégiques. La décision est toujours unilatérale. Et même sur les délibérations considérées comme telles, la majorité réduit considérablement les temps par rapport à ce qui est demandé.

Je suis intervenue également pour souligner le degré de mensonge et d’illégalité qui règne dans le conseil municipal où la démocratie est clairement absente.


Sauzelong : densification mais diminution de logements sociaux et privatisation des espaces verts

9.14 Projet de Renouvellement Urbain Sauzelong : approbation du protocole foncier entre la Mairie de Toulouse et CDC Habitat Social (Territoire Est – Aménagement et Développement Urbain 24-0564)

Sur ce projet de CDC Habitat Social, avec une augmentation de 500 à 1065 logements, le nombre de logements sociaux va baisser alors qu’il en manque, et encore plus du très social. La mairie gentrifie le quartier.

Par ailleurs, ce projet va privatiser des espaces verts alors que l’accès à tous à ces îlots de fraîcheur est un fort enjeu aujourd’hui pour la ville.

Et alors que Mme Laigneau a affirmé que la concertation s’est terminée sans opposition, je lui ai porté la contradiction en rapportant les retours des habitants et du comité de quartier qui disent avoir apporté des réserves au projet, notamment sur le niveau de densification et sur la privatisation des espaces verts qu’ils contestent.

Dans sa réponse, Mme Laigneau se défend en prétendant que la contestation ne viendrait pas du quartier et en maintenant que la concertation s’est bien terminée. Elle nie ainsi l’impact qu’une telle densification peut avoir sur les quartiers alentours et ne répond quasiment pas à mes autres questions

La délibération :

Texte de mon intervention :


LAPI, sulfateuse à PV: quand le chef de la police M. Esnault s’enfonce dans le mensonge et la dissimulation

12.2 Rapport sur la gestion des RAPO et du contentieux relatifs aux Forfaits Post Stationnement (FPS) pour l’année 2023 (Police Municipale 24-0497)

Dans cette délibération, je pose de nouveau le problème de la fiabilité du LAPI (lecture automatisée des plaques d’immatriculation), sulfateuse à PV qui verbalise le non-paiement du stationnement payant. Je dénonce un problème de fiabilité avec des véhicules verbalisés là où ils ne se sont jamais garés, une taxation identique quel que soit le niveau d’accès aux transports en commun, et l’aggravation des conditions de vie des personnes handicapées qui bénéficiaient jusque là de la gratuité sans démarche.

J’interroge l’adjoint au maire en charge de la police municipale, Emilion Esnault, qui refuse de répondre sur l’ampleur du nombre de recours des personnes handicapées verbalisées à tort. Sachant qu’il y a quand même eu en 2023, 28 000 recours (sachant que tout le monde n’ose pas se lancer dans un recours), et que 80% d’entre eux ont été reconnus comme légitimes soit plus de 22 000 personnes.

La délibération :

Texte de mon intervention :

1/10 : L’Agglorieuse : 28 000 réclamations « pour des prunes »

https://www.lagglorieuse.info/toulouse/article_28-000-reclamations-pour-des-prunes.html

« Les « sulfateuses » à PV ont fait carton plein à Toulouse. Depuis la mise en service de la première voiture LAPI (lecture automatique des plaques d’immatriculation) dans les rues de la ville rose en août 2022, les « prunes » tombent comme à Gravelotte sur les automobilistes garant leurs destriers mécaniques sur un bord de trottoir. En 2023, les quatre Toyota Yarris bardées de caméras ont dressé plus de 439.000 forfaits de post-stationnement (FPS), comme on dit dans la novlangue 2.0 qui a renvoyé à la préhistoire les délicieuses « pervenches » en uniforme jadis préposées à déposer délicatement des « prunes » sur les pare-brises. Soit une hausse de 70% en un an.

Au garage, les « ASVP » qui dressaient plus ou moins mollement des contredanses aux allergiques de la pièce à glisser dans la fente du parc-mètre : l’heure est à la productivité industrielle et robotisée ! La recette de cette avalanche d’amendes fiscales était évaluée à 13 millions dans les caisses de la ville par Emilion Esnaut, l’adjoint chargé de la sécurité qui s’avère un précieux auxiliaire de Sacha Briand, le grand argentier de Moudenc au Capitole. Soit à peine moins de 50% de rabe.

Comment justifier la différence entre l’orage des amendes et ce (relativement) faible « ruissellement » dans le trésor municipal ? Par l’inflation des recours ! Les réclamations ont aussi bondi pour atteindre le chiffre record de 28.000 recours déposés par des automobilistes qui n’apprécient guère d’être pris pour des pigeons. La commission qui examine chaque protestation individuelle a finalement passé l’éponge dans 80% des cas, reconnaît piteusement Emilion Esnault dans une délibération présentée en loucedé au dernier conseil municipal. Quid des « tondus » des voitures LAPI qui ne savaient même pas comment déposer un RAPO virtuel contre ces papillons qui ne laissent plus aucune trace sur les pare-brises par la grâce de la « dématérialisation » des infractions présumées constatées par des robots ?« 


Toulouse soutient la ségrégation d’enfants handicapés et continue à dialoguer avec les gestionnaires de lieux d’enfermement

17.2 Convention de partenariat entre la Mairie de Toulouse et l’Institut Médico-Educatif (IME) des 36 Ponts, pour les enfants en situation de handicap dans les accueils de loisirs municipaux (Enfance et loisirs 24-0494)

La mairie propose d’accueillir très ponctuellement quelques enfants venant des IME, instituts médico-éducatifs, dans les accueils de loisir, alors que les IME sont des lieux de ségrégation et comme le dénoncent le comité des droits des personnes handicapées de l’ONU et son sous-comité contre la torture qui vient de confirmer que tous les établissements spécialisés sont bien des lieux de privation de liberté.

Alors que l’ONU demande à la France de fermer ces établissements et de scolariser tous les enfants en milieu ordinaire, la ville continue à favoriser ces établissements spécialisés au lieu de se donner les moyens de l’accueil pérenne de tous les enfants en centre de loisir. Et alors que l’ONU appelle à cesser la confusion entre associations représentatives des personnes handicapées et organisations gestionnaires, la mairie continue à privilégier le dialogue avec les gestionnaires en les présentant comme les représentants des personnes handicapées alors que le conflit d’intérêts entre gestion et défense des droits est dénoncé internationalement.

Le maintien des enfants handicapés hors de l’école ordinaire est un choix politique. Il est urgent de réaffecter les moyens de ces établissements au milieu ordinaire et de développer des politiques publiques engagées pour une réelle inclusion. Cela passera par l’accessibilité universelle des savoirs, une prise de conscience collective de l’exclusion entraînée par le système scolaire actuel et une approche par les droits en remettant les droits humains au cœur des réflexions.

Dans cette affaire, la complicité de la mairie de Toulouse avec une organisation gestionnaire de lieux de privation de liberté est juste destinée à faire croire que toutes deux mènent une politique d’inclusion. C’est mensonger.

La délibération :

Texte de mon intervention :


Pour les rues scolaires sous réserve de maintenir l’accessibilité PMR

21.2 Toulouse – Manipulation de barrières amovibles sur voirie : adoption d’une convention type avec les établissements scolaires privés (Mobilités 24-0467)

Intervention d’Odile Maurin, conseillère municipale de Toulouse, lors du conseil du 20 septembre 2024 sur l’adoption d’une convention avec les établissements scolaires privés pour des barrières amovibles sur voirie

J’ai alerté sur le problème d’accessibilité que peut entraîner l’installation de barrières amovibles pour les rues scolaires. En effet, les personnes handicapées qui ont un périmètre de marche limité doivent pouvoir continuer à entrer/sortir de leur logement ou à rendre visite à des tiers dans ces rues. Par exemple, il n’est pas possible pour une personne en fauteuil roulant de rentrer et sortir du véhicule pour manipuler une barrière, faire avancer le véhicule et re-manipuler la barrière.

Pour autant, je soutiens pleinement le concept de rue scolaire mais demande donc des solutions permettant de garantir l’accessibilité en toute autonomie aux personnes handicapées. Cela peut se faire par des bornes automatiques mais il faudra alors veiller à ne pas positionner du mobiliser urbain empêchant de s’approcher suffisamment de la borne pour appuyer sur le bouton d’appel en restant dans le véhicule (comme sur la rue Paragaminières ou rue de la Pomme).

On me répond que des agents seront toujours présents pour manipuler ces barrières : nous vérifierons si cet engagement est tenu.

La délibération :

Texte de mon intervention :


GEMAPI : Moudenc retarde volontairement la protection des populations contre les inondations

25.2 GEMAPI- Retrait de Toulouse Métropole du Syndicat du Bassin Hers Girou  (Affaires Juridiques et Assemblées – Affaires Juridiques  Affaires Juridiques et Assemblées 24-0539)

J’ai dénoncé les enjeux politiciens derrière cette décision de quitter le Syndicat du Bassin Hers Girou et le retard pris pour organiser la protection des populations contre les inondations.

Sur le sujet de l’eau, un bien commun, c’est la coopération qui devrait s’imposer. A la place de cela, la métropole a gaspillé de l’argent public et a bloqué les travaux du syndicat pour, au final, arrêter toute coopération.

Ce blocage organisé depuis des années est un danger pour la sécurité des habitants du territoire, car il a retardé les mesures de protection contre les inondations, alors même que les inondations récentes en Europe de l’Est et à Valence rappellent la gravité des risques climatiques.

La délibération :

Texte de mon intervention :


Quand Moudenc embauche des collaborateurs politiques sur le budget du fonctionnement des services

29.3 Emplois de la Mairie de Toulouse : autorisation de recruter des agents contractuels (Administration RH 24-0596)

Je m’interroge sur le recrutement d’un « rédacteur politique » comme agent de la collectivité et la tendance de la majorité toulousaine à embaucher des collaborateurs politiques sur les effectifs permanents alors qu’ils devraient relever d’un autre budget.

Question dérangeante = pas de réponse…

Et c’est d’autant plus grave qu’au prétexte de la réduction des budgets des collectivités voulue par son copain Barnier, il licencie les contractuels de la mairie…

La délibération :

Texte de mon intervention :


Risque d’arbitraire pour la réservation de salles de la mairie de Toulouse

30.2 Gestion unique des salles et principes de mise à disposition : modifications relatives au règlement intérieur et ses annexes (Vie associative 24-0594)

Je m’inquiète de cette modification du règlement de location des salles municipales, étant moi-même présidente d’une association et confrontée aux réalités de ces dernières.

Je demande plus de transparence sur les situations qui entraîneraient des frais de sécurité à la charge des utilisateurs, ainsi que sur les salles spécifiques concernées par ces frais. Cela peut être particulièrement pénalisant pour les petites associations qui n’ont pas de salariés et qui dépendent de lieux accessibles financièrement pour leurs activités. De même, devoir désigner à l’avance un référent joignable tout au long de l’utilisation de la salle n’est pas adaptée à leur fonctionnement

De plus, l’article 3.5, permet au maire de modifier ou annuler une réservation sans préavis pour des raisons floues liées à « l’administration des propriétés communales et du fonctionnement des services ». J’ai demandé (et pas obtenu) une clarification des conditions d’annulation pour éviter tout risque d’abus de pouvoir, de pression municipale sur les associations (notamment quand on voit la répression que subissent les associations qui osent critiquer la politique municipale).

La délibération :

Texte de mon intervention :


Quand la droite continue à confondre arbres anciens qui rafraichissent et jeunes arbres qui crèvent

37.1 Partenariat 100 000 arbres – Hôpital Paule de Viguier – Une naissance, un arbre (Environnement et énergies 24-0547)

J’ai dénoncé lors du conseil l’instrumentalisation par la mairie de son plan 100 000 arbres pour justifier par ailleurs des abattages d’arbres. L’équipe de Jean-Luc Moudenc nous oppose toujours l’argument hypocrite de la « compensation » pour faire passer ses décisions d’abattage.

Et, comme je le répète depuis des mois, quel que soit le nombre de jeunes arbres, ils ne peuvent présenter les mêmes qualités environnementales qu’un arbre ancien. Les jeunes arbres ne procurent pas d’ombre, ne participent pas au phénomène d’évapotranspiration permettant de diminuer les phénomènes d’îlots de chaleur. Alors avant de reboiser et re-végétaliser, commencez par arrêter d’abattre nos arbres. Car il ne suffit pas de planter un arbre : il faut le bon endroit, la bonne saison, le bon arrosage… Et malgré cela, le taux de survie reste particulièrement faible.

Je demande qu’avant tout abattage d’arbre à Toulouse il y ait un vrai travail collectif, avec les habitants pour faire évoluer les projets en évitant les abattages d’arbres, et que nous travaillions la possibilité de transplanter les arbres quand il n’y a pas d’autre solution. Plus aucun abattage d’arbres sans concertation et décision collective.
En fait, dans son programme Une naissance, un arbre, la mairie distribue des arbres comme des cacahuètes en en faisant un outil de communication pour tenter de faire croire à sa conversion à l’écologie.

La délibération :

Texte de mon intervention :


Comment la droite extrême toulousaine sombre dans le racisme et l’antitsiganisme

Vœu du Groupe Aimer Toulouse interpellant l’Etat sur les conditions d’accueil des gens du voyage afin d’améliorer leur prise en charge et lutter efficacement contre les installations illicites et leurs conséquences

J’ai voté contre ce vœu de la majorité en dénonçant son caractère raciste et antitsiganiste.

Si je ne cautionne pas la violence, les dégradations gratuites, les menaces ou les insultes, j’ai dû rappeler qu’un rapport de la Défenseure des droits de 2021 sur le droit des personnes Roms pointe un défaut de protection de cette population, qualifiée de « groupe socialement défavorisé et vulnérable », qui subit le plus d’opinions négatives en France. Par son vœu, la mairie participe à la stigmatisation de cette population et porte des accusations sans preuve, n’hésitant pas à non plus à gonfler ses chiffres. Allant parfois jusqu’à susciter la violence qu’elle dénonce après…

De plus, la mairie de Toulouse qui ne respecte pas la loi en ne remplissant pas ses obligations dans le cadre du schéma départemental pour l’accueil et l’habitat des gens du voyage, n’est pas légitime à reprocher aux voyageurs des installations illicites !

Quant à la proposition de loi que le vœu soutient, elle a en fait pour objectif de renforcer encore la répression, notamment en sanctionnant et expulsant au moindre signe de dégradation ou de « préjudice écologique » (non défini), avec le risque d’abus de présomption de culpabilité.

Ce type de répression à outrance ne fait qu’aggraver les problèmes au lieu de leur apporter des solutions. En augmentant les tensions et la pression sociale sur cette communauté, il ne peut en résulter que des conséquences négatives.

J’appelle la majorité municipale à cesser de perpétuer les fantasmes et les préjugés, cesse de juger l’ensemble d’une population alors même que la justice n’est pas passée et que les accusés n’ont même pas été mis en situation de se défendre. J’appelle les faux apôtres de la conviviencia à cesser de diviser et à réellement promouvoir le vivre ensemble en commençant par remplir ses obligations légales vis-à-vis de cette population et à mettre en œuvre des conditions d’accueil dignes.

Le voeu de la droite :

Texte de mon intervention :

Un exemple du racisme et de antitsiganisme décomplexé da droite toulousaine dans un article du 12 septembre 24 dans Actu Toulouse :

https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/gens-du-voyage-a-toulouse-le-quartier-est-a-bout-de-ces-occupations_61593629.html

Quand l’aire pérenne sera faite, ça ne changera rien. Nous sommes sur des publics qui culturellement ne vont pas dans les aires d’accueil. D’une part parce qu’il faut payer, de l’autre parce que leur mode de vie, c’est d’aller là où ils le souhaitent.‘ Olivier Arsac


Scandale autour du contrôle des listes électorales à Toulouse : l’opposition empêchée de contrôler

Questions diverses

Sacha Briand, adjoint au maire en charge des élections, est intervenu en fin de conseil pour parler des inscriptions sur les listes électorales entre les européennes et les législatives. Il rapporte des « difficultés importantes » et indique que certaines personnes ayant été inscrite vont recevoir des demandes de compléments, car des justificatifs qui, par exemple, dataient de plus de 3 mois, ont été acceptés dans l’urgence.

Cela m’a donné l’occasion de revenir sur le scandale du contrôle des listes électorales toulousaines que j’avais déjà développé ici :

Pour rappel, la ville s’est organisée pour m’empêcher de contrôler les listes électorales lors de la commission qui s’est tenue avant les élections européennes. Qu’ont-ils donc à cacher ?

Texte de mon intervention :

20/9 : Actu Toulouse : « Odile Maurin quitte AMC et devient non-inscrite »

https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-elu-a-la-mairie-avec-jean-luc-moudenc-l-astronaute-philippe-perrin-atterrit-dans-l-opposition_61629753.html

Extrait : « À noter, un autre changement a été enregistré lors de ce conseil municipal. Odile Maurin, élue en 2020 avec Archipel citoyen et qui était jusqu’alors membre du groupe AMC (Alternative municipaliste citoyenne), siège dorénavant en tant que non-inscrite et représente PEPS (Pour une écologie populaire et sociale), un « collectif politique d’écologie de libération, communaliste, populaire et autogestionnaire, pour l’instauration d’une Seconde Commune écologique et sociale ».

13/9 : La Dépêche du Midi : « Toulouse : divorce entre Odile Maurin et le groupe des élus Insoumis et citoyens » (écrit par un journaliste supporter du maire…)

https://www.ladepeche.fr/2024/09/13/toulouse-divorce-entre-odile-maurin-et-le-groupe-des-elus-insoumis-et-citoyens-12195851.php

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