Odile MAURIN

Montage photos manif Gilets Jaunes du 30 mars 2019 à Toulouse : en photo principale, Odile Maurin dans son fauteuil roulant, avec son masque et son casque, bloquant le canon à eau après avoir été victime sans sommation de tirs de grenades lacrymogènes et du canon à eau, le canon à eau tirant sur elle et quelques GJ restés malgré le déluge d'eau et de gaz, puis en dessous photo d'Odile heurtant brutalement avec son fauteuil le trottoir et qui par chance a réussi à ne pas tomber après qu'un policier ait pris le joystick de son fauteuil et l'ai envoyé à grande vitesse vers le trottoir, une autre photo d'Odile après s'être encastrée dans un fourgon de police après la dernière manoeuvre d'un policier qui a aussi dévié sa trajectoire en prenant la commande du fauteuil, puis autre photo d'Odile et d'une foule pacifique devant le rang de camion de police avant les faits, puis 2 photos de l'état du pied D d'Odile suite aux 5 fractures qu'ielle a subi du fait des manoeuvres de la police alors qu'elle avait prévenu des dangers de manipuler son fauteuil
Image de Par Odile MAURIN

Par Odile MAURIN

Enfin innocentée en appel pour des violences sur des policiers avec … son fauteuil roulant

Communiqué de presse du 11 mai 23

Odile MAURIN – Enfin innocentée en appel pour les faits de violences à l’encontre de policiers qui lui étaient reprochés au moyen de … son fauteuil roulant

Madame Odile MAURIN a participé à de nombreuses manifestations organisées en 2018 et 2019 dans le cadre du mouvement « Gilets Jaunes ». Militante associative de longue date, et interlocutrice régulière des pouvoirs publics sur les questions d’accessibilité et de handicap, elle a toujours pris part à ces manifestations de façon pacifique et en soutien de l’intérêt collectif.

Pourtant, au terme de la manifestation qui s’est déroulée le 30 mars 2019, elle s’est retrouvée accusée d’obstruction aux secours pour s’être placée devant un canon à eau de la police (après avoir été victime de grenades lacrymogènes et du canon à eau), de violences contre des policiers avec pour arme…son fauteuil roulant, ainsi que de provocation à la violence pour s’être emportée contre les policiers qui l’ont blessée en manipulant de force les commandes de son fauteuil.

Par un jugement du 6 décembre 2019, le tribunal correctionnel de Toulouse a constaté la prescription de l’infraction d’outrage et a relaxé Madame MAURIN pour ces faits, de même que du chef d’entrave à l’arrivée des secours. Il l’a en revanche déclarée coupable des faits de violences sur les agents de police, et condamnée à un emprisonnement délictuel de deux mois assorti du sursis, outre la peine complémentaire d’interdiction de participer à une manifestation sur la voie publique pour une durée d’un an avec exécution provisoire, ainsi qu’au paiement de dommages et intérêts.

Madame Odile MAURIN a immédiatement relevé appel de ce jugement. Lors de l’audience qui s’est tenue devant la chambre des appels correctionnels de Toulouse le mardi 21 mars 2023, elle a naturellement soutenu son innocence pour les prétendues violences dont elle aurait été l’auteur.

En effet, projetée contre un camion de police par un agent qui avait pris les commandes de son fauteuil roulant, elle a subi de nombreuses fractures au pied avec arrachements osseux et a fini couverte de bleus.

Photo de mon pied D après 5 fractures avec arrachements osseux suite aux violences policières subies le 30 mars 2019 : c'est moi qui ai été condamné pour soi-disant violence sur 2 policiers et il aura fallu 4 an pour que je sois innocentée
Photo de mon pied D après 5 fractures avec arrachements osseux suite aux violences policières subies le 30 mars 2019 : c’est moi qui ai été condamné pour soi-disant violence sur 2 policiers et il aura fallu 4 ans pour que je sois innocentée
photo d'un des 30 hématomes relevé par la médecine légale suite aux violences policières subies le 30 mars 2019
Photo d’un des 30 hématomes relevé par la médecine légale suite aux violences policières subies le 30 mars 2019

Alors que sa plainte déposée auprès du Procureur est longtemps restée lettre morte, et peine encore à ce jour à être traitée, des poursuites ont très rapidement été engagées à son encontre.

S’en est alors suivie une enquête menée très majoritairement à charge à l’encontre de l’une des figures emblématiques du mouvement gilets jaunes : refus d’auditionner les nombreux témoins présents à proximité immédiate le jour des faits, absence d’exploitation de vidéos, etc.

C’est sur la base d’une présomption de culpabilité et la volonté perceptible d’écarter Madame Odile MAURIN des manifestations Gilets Jaunes que reposait la condamnation du 6 décembre 2019, qui faisait fi de nombre d’éléments versés au dossier au soutien de son innocence.

Une condamnation pénale lourde de sens mais également de conséquences, puisqu’à compter de celle-ci, Madame Odile MAURIN s’est injustement vue attribuer un rôle de « casseuse de flics », qui ne correspond ni à la réalité des faits, ni aux valeurs qu’elle prône au quotidien.

Une condamnation qui lui a injustement fait endosser pendant plusieurs années le portrait d’une militante agressive, plutôt que celui de victime du comportement de certains policiers lors des manifestations et d’un système politique et judiciaire particulièrement répressif dans le cadre du mouvement dit Gilets Jaunes.

La Cour d’appel, qui devait initialement statuer sur l’affaire en juillet 2022, avait d’ailleurs confirmé que tous les éléments utiles à la manifestation de la vérité n’avaient pas été exploités en première instance et avait choisi de renvoyer le dossier à l’audience du 21 mars 2023 en sollicitant entre temps l’accomplissement de démarches complémentaires. Parmi celles-ci notamment, l’exploitation de la vidéo de la scène objet des poursuites qui avait été prise par un observateur de la Ligue des droits de l’Homme présent en cette qualité lors de la manifestation, que la juridiction de première instance avait refusé de soumettre au débat.  

La vidéo de l’Observatoire des Pratiques policières (LDH – SAF – Copernic) en mode ralenti qui montre le policier qui a attrapé le manipulateur des commandes de mon fauteuil roulant, et qui démontre que les policiers n’étaient pas là où ils prétendaient être et que je ne leur ai pas foncé dessus volontairement contrairement à leurs accusations

Fort heureusement, et après une étude plus exhaustive de l’ensemble des éléments du dossier, la Cour d’Appel de Toulouse vient de relaxer Madame Odile MAURIN des faits de violence qui lui étaient reprochés.

La rigueur juridique de cette décision ne peut qu’être saluée et vient rappeler l’indépendance que doit revêtir la justice dans le traitement de toutes affaires, mais plus particulièrement encore dans celui des affaires comportant une dimension socio-politique.

Néanmoins, la décision rendue en 1ere instance en décembre 2019 par le tribunal correctionnel de Toulouse n’a pas été sans conséquences et cette relaxe ne répare pas l’intégralité des préjudices subis entre temps :

  • Interdiction de manifester pendant un an avec exécution provisoire, avec au bout de 11 mois, une participation à manifestation qui lui a valu une autre condamnation correctionnelle à 500€ d’amende
  • Un préjudice financier qui ne sera pas réparé avec frais de justice en 1er instance et en appel
  • Un préjudice moral conséquent qui ne sera pas réparé et qui s’est trouvé accentué par la durée de l’instance
  • Un préjudice politique puisque la majorité municipale n’a eu de cesse d’exploiter cette affaire contre Mme Maurin avant et après son élection, la dépeignant comme une personne qui voulait blesser des policiers
  • Pour une personne autiste, se voir accuser alors que l’on est innocent, a des effets bien plus délétères que sur une personne neurotypique

En conclusion, pour Odile Maurin : « La justice a lavé mon honneur après 4 ans d’attente insupportable à se voir traitée de personne capable d’exercer des violences sur des tiers alors que je défends la non violence. C’est un soulagement que cela soit enfin reconnu et j’espère que ceux qui ont exploité politiquement ma condamnation de 2019 et n’ont eu de cesse de me diffamer depuis, vont reconnaitre leurs torts. »

Pour toutes questions :

Me Lucile Paupard 06 31 02 97 09

Odile Maurin 06 68 96 93 56

Post-scriptum : merci à mes avocats, Pascal Nakache en 1er instance et Lucille Paupard pour l’appel, qui ont cru en moi et m’ont soutenu, et à tous mes amis et tous ceux connus ou inconnus qui m’ont apporté leur soutien et m’ont fait confiance : spéciale dédicace à Niko qui m’a beaucoup aidé sur la comm et à Nadir et à l’Observatoire des pratiques policières dont la vidéo a permis de m’innocenter : MERCI !

Et une forte pensée pour tous ceux qui n’ont pas eu les moyens de se défendre comme moi, qui ont été condamnés pour l’exemple, et qui se sont découragés


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11 mai 23 : La Dépêche du Midi : « Toulouse : condamnée pour des violences, la manifestante Odile Maurin est relaxée par la Cour d’appel« 

https://www.ladepeche.fr/2023/05/11/toulouse-condamnee-pour-des-violences-lelue-a-lopposition-odile-maurin-est-relaxee-par-la-cour-dappel-11188982.php

12 mai : Handirect : « Odile Maurin innocentée par la cour d’appel de Toulouse« 

https://handirect.fr/odile-maurin-innocentee-par-la-cour-dappel-de-toulouse/?fbclid=IwAR3BeOB_J3HA5cAbYRjl3wF8szY2j4wlPdc3RfEu7b9sy_A3IC3ZynOwmzY

Rapports de force : « Odile Maurin : son fauteuil roulant n’était pas une arme anti-flic« 

France 3 Occitanie : « Accusée d’avoir agressé un policier avec son fauteuil roulant, une gilet jaune relaxée quatre ans après sa condamnation« 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/accusee-d-avoir-agresse-un-policier-avec-son-fauteuil-roulant-une-gilet-jaune-relaxee-quatre-ans-apres-sa-condamnation-2771958.html

Actu Toulouse : « Toulouse. Violences sur des policiers : figure des gilets jaunes, Odile Maurin relaxée en appel« 

https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-violences-sur-des-policiers-figure-des-gilets-jaunes-odile-maurin-relaxee-en-appel_59602867.html?fbclid=IwAR0DBqXiP9huAKrhoVri8F1gKY71SuBXk7DN86f49ZjsTR7hr3inpVCMEpU

Le Journal Toulousain : « Gilet jaune. Odile Maurin relaxée après avoir été accusée de violence sur des policiers« 

https://www.lejournaltoulousain.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/gilet-jaune-odile-maurin-relaxee-violence-policiers-208501/

Le Printemps du Care : « Odile enfin innocentée pour des violences sur des policiers… avec son fauteuil roulant« 

Sud-Ouest : « Gilets jaunes : non, son fauteuil roulant n’était pas une arme pour agresser la police, une femme handicapée relaxée« 

https://www.sudouest.fr/societe/gilets-jaunes/gilets-jaunes-non-son-fauteuil-roulant-n-etait-pas-une-arme-pour-agresser-la-police-une-femme-handicapee-relaxee-15147756.php


Précédents articles sur l’affaire :

15 mars 2023 : CONFÉRENCE DE PRESSE 16MARS ET AUDIENCE 21MARS 14H : ODILE MAURIN A-T-ELLE ATTAQUÉ DES POLICIERS AVEC SON FAUTEUIL ROULANT?

28 décembre 2021 : « PRÉSUMÉ COUPABLE » DOCUMENTAIRE D’AMNESTY INTERNATIONAL QUI DÉMONTRE MON INNOCENCE

11 mars 2021 : RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN À ODILE MAURIN – TGI TOULOUSE VENDREDI 12 FÉVRIER 8H

30 novembre 2020 : POURSUIVIE, MENACÉE ET CONDAMNÉE PARCE QUE JE DÉNONCE LES CONDITIONS DE VIE INDIGNES DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP DANS CE PAYS…

7 novembre 2020 : COMMUNIQUÉ DE PRESSE : MALGRÉ LA MENACE, POURQUOI JE MANIFESTE CE SAMEDI 7 NOVEMBRE À TOULOUSE ?

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2 Responses

  1. Bravo pour ton courage à tenir le coup si longtemps !
    Mais ton exemple montre combien les violences policières sont facilement oblitérées …

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